Qui est le futur candidat à ma succession?

Cette année j’ai clairement dit que je ne voulais aucun cadeau d’anniversaire si ce n’est la vie, la santé et de l’amour; Alhamdoulillah ma prière a été exaucée.? Je recherchais par contre un nouveau challenge à relever spécialement en ce mois de la femme d’abord pour me rendre hommage à moi même (Yes Girl, il faut savoir se féliciter ?de temps en temps..) mais surtout pour les Femmes Sabialafia et toutes les femmes de ma communauté.

L’invitation du NUNYALAB (structure togolaise d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant et Hub de créativité) au FONUTECH TRIP pour l’Ascencion du Mont Agou ce 17 mars tombait donc à pic. Nous étions une quarantaine de participants ayant des profils assez différents mais avec une passion commune: LE NUMÉRIQUE.

Après 1h30 en bus de Lomé à Agou, nous avons commencé l’ascension du plus haut sommet du Togo à 10h. Du pied de la montagne à son pic, nous avons marché 11 km et mon peloton a terminé sa course à 13h15.

De mon expérience, les cinq premiers kilomètres étaient les plus durs.. Booon Dieu, qu’est ce que j’ai souffert ?!! La force et la rapidité du premier kilomètre ont vite fait de disparaître pour laisser place à une respiration bruyante et à une Faizah qui ne parlait plus, ne riait plus, ne posait plus pour les photos?. Je sentais mon cœur s’emballer (il battait très vite), j’avais par moments la nausée et mes épaules me lançaient malgré l’effort fourni pour avoir un sac à dos peu lourd.  Si mon binôme Hassan n’avait pas été là, je serais surement redescendue avant la fin de l’épreuve. Il a été patient et j’ai du faire preuve de beaucoup de courage pour ne pas nous décevoir.

Du Sixième au neuvième  kilomètre, tout est devenu beaucoup plus kiffant et facile parce que mon organisme s’était habitué à la rareté de l’oxygène dans l’air, ma respiration était redevenue silencieuse et je n’avais plus l’impression que mon cœur allait sortir de ma poitrine (Je n’exagère pas?) A ce moment c’était l’EXTASE:  LA VUE EST A COUPER LE SOUFFLE!! Aucune camera ne saurait rendre justice à la beauté là-haut, c’est juste EXTRAORDINAIRE.

Et ces sources d’eau mon Dieu!! J’en ai compté trois au total, d’une eau douce et fraîche comme je n’en ai jamais bu. Elles m’ont désaltérée, rafraîchie et redonnée de la force pour avancer (plus personne n’avait de l’eau à la mi-trajet). Les musulmans parmi nous ont fait les ablutions à la dernière source pour pouvoir faire la prière de 13h une fois au sommet.

Entre le neuvième et le dixième kilomètre, mes jambes et mon bras droit qui tenait mon bâton de rando ont failli me ralentir mais à la vue de la borne “1km” toutes mes douleurs ont disparu.

Je n’oublierai jamais l’arrivée à la dernière borne “00km”. Elle fut belle et jouissive. Je n’ai pas arrêté de crier “We made it” et sans fausse modestie, j’en suis extrêmement fière.

Pour être honnête, à un moment j’en ai un peu voulu au peleton de tête d’avoir tenu la cadence haute et laissé trop de gens derrière mais en réalité c’est parce que nous ne réagissons pas tous de la même manière face à l’adversité. Certains sont forts au début et se fatiguent vers la moitié ou la fin du trajet, pendant que d’autres galèrent au début mais deviennent inarrêtables dès qu’ils s’habituent. Il faut savoir aller à son propre rythme (sans trop traîner car même si on n’est en compétition qu’avec soi-même dans cette épreuve, le fait de savoir qu’on est tout seul derrière casse le mental).

Big shout out à mes compagnons de rando Farrida Ouro-Adoyi, journaliste MOJO à AlafiaKultur, Hassan AHSSIMI Infographe à Graphal et Christ Précis Atsou d’EcoTrash sans qui l’aventure n’aurait clairement pas été aussi fun et supportable.

Au pic nous avons eu un riche échange autour de la tech et le numérique au Togo, avant d’entamer la descente qui est une toute autre expérience (tu demandes qui te pousse mais tu ne vois personne ? ). On a marché deux kilomètres et terminé la descente en taxi pour certains ou à moto pour d’autres comme moi (là aussi la montée d’adrénaline est spectaculaire mais il faut le faire avec un habitué qui maîtrise les nombreux virages et n’est pas fou de vitesse sinon ☠️)

Après l’effort, on est bien évidemment partis se réconforter la panse avant de reprendre la route de Lomé.
Qui va dans le Klouto sans manger un bon foufou?? à part une participante qui a commandé du riz..on a pas compris son délire ?

Cette ascencion est clairement le challenge physique le plus rude que j’ai rencontré depuis la naissance de Shamsa mais c’était génial et j’y retournerai sans hésiter. Elle représente pour moi un réel symbole de force et de détermination. Même si je le dis et le prouve tous les jours, dompter le point culminant du Togo montre que les femmes sont capables de faire TOUT ce qu’elles veulent si elles-mêmes s’en donnent les moyens. Beaucoup de blocages dus à notre société ne seront pas levés avant plusieurs centaines d’années mais nous devons apprendre à ARRACHER NOTRE LIBERTE et DIRE NOTRE VERITE.
On peut être une femme entrepreneure, mère au foyer avec un voile sur la tête (pour être honnête à un moment j’ai remplacé le mien par une casquette pour ne pas cuire ?) et monter jusqu’au Pic d’Agou !! Voilà pourquoi l’association Femmes Sabialafia a été créée alors faire flotter son drapeau là-haut était un moment d”émotion intense.

Notre condition de femme ne doit pas nous empêcher de croire en nos rêves les plus fous car comme l’a dit Ellen Johnson Sirleaf « La taille de vos rêves doit toujours dépasser votre capacité à les réaliser. Si vos rêves ne vous font pas peur, ils ne sont pas assez grands »

Bravo à Moise (Mr Kassime Ismael) et sa dynamique équipe du NUNYALAB pour avoir porté le peuple d’Israel à la terre promise?

Un merci infini à ces femmes et à ces hommes qui nous inspirent, nous protègent et luttent à nos côtés tous les jours pour un monde plus “safe” pour tous. RDV au sommet!!

Recommandations pour les futurs candidats à l’ascencion :

Perso, je n’ai pas fait de préparation particulière à part un massage sportif la veille du départ mais si vous pouvez faire des exercices de cardio pendant une à deux semaines avant de monter ce serait top.

1/ Si vous arrivez à faire la vidange de votre ventre? avant de partir c’est parfait. Arrangez vous pour être au pied de la montagne au plus tard à 6h00 pour profiter de la fraîcheur. Nous là le soleil nous a fait ‘’lu l’heure?’’
2/ Montez léger : Pas de gros sac ni de chaussures ou vêtements lourds. Un litre d’eau suffit pour arriver jusqu’à la première source.
3/ Ne mangez pas lourd. Les amuse-bouche (Chips, fruits, yaourt..) ou un mini sandwich suffisent largement
4 / A moins d’avoir un mental de je ne sais quel métal, allez -y en groupe, ça sauve la vie.
5/ Ce que vos yeux verront et que vos langues goutteront sont inexplicables alors prenez des photos

6/Faites des étirements, restez bien hydratés et reposez vous bien à votre retour pour supporter les courbatures

J’ai beaucoup parlé hein, prenez tout votre temps car vous en avez pour un ou deux ans de lecture d’ici mon prochain billet ( je suis incorrigible je sais )

Alors, qui est le futur candidat à ma succession? D’ici là call me “THE MOUNTAIN QUEEN“, je ne discute avec personne ? Ciao

sabi_faizah (mon instagram pour plus de photos)